Quinze aphorismes personnalisés
In 1985 Paul Braffort and Marcel Bénabou’s program “Fifteen Personalized Aphorisms” was presented at the Centre Pompidou. In the 1990’s, Éric Joncquel created the online version on the ALAMO website. This program is a digital remediation of the Oulipian method of creating aphorisms. The politician Jean Jaurès formulated his famous aphorism “A small bit of internationalism distances us from patriotism, but a lot brings us very close to it” from Roger Bacon’s “A small bit of Science distances us from Faith, but a lot brings us very close to it.” Even though these two sentences discuss two very different subjects, the method of formulating an aphorism allows us to place these two subjects in the same lexical context. At its most essential, an aphorism unites what is separated and separates what is united (this sentence itself is indeed an aphorism!). The four most common tools of doing this in the Oulipian method are equivalence, antithesis, parallelism, and proportion. Jaurès’ quote is an aphorism of implicit proportion because the relationship between the words created by the aphorism is not immediately obvious. When choosing the words for an aphorism, one must first decide the principle of the final phrase. One chooses words that already have an immediately obvious relationship. In the end, there are three relationships between the terms: 1) the initial aforementioned relationship between the words, 2) the relationship created by the aphorism, and 3) the relationship between groupings of words. For example, Jaurès uses the terms “internationalism” and “patriotism,” which are linked by politics. The aphorism then creates a new relationship between the terms by stating that internationalism and patriotism are directly proportional to each other. Because the terms A and B always have an initial relationship before being placed in an aphorism together, one can use the same formula with “internationalism” and “patriotism” (politics) as with “Science” and “Faith” (creation debates). ALAMO contributors Paul Braffort and Marcel Bénabou’s program, Fifteen Personalized Aphorisms uses two methods to choose the terms and formulas for the personalized aphorisms. Method I: Choose the relationship between the words that the aphorism creates before choosing the terms. Method II: Choose the words for which the aphorism is going to create a relationship. The esthetic of an aphorism is useful for politicians because the rhetoric creates secondary relationships for A and B in an already known method. For this same reason, Fifteen Personalized Aphorisms seems to make sense. The program uses both methods, I and II, in a “controlled random” fashion. For example: Le présent est le temps de la puissance, l’avenir celui de la lucidité. Le présent est le temps du silence, l’avenir celui du pouvoir. [The present is the time of power, the future is the one of lucidity] [The present is the time of silence, the future is the one of power] The “random” aspect, the formulas, and the methods permit the creation of two aphorisms that seem to make sense individually, but that are ironic and contradictory when placed face to face. In using an ironic esthetic, the aphorism hides a truth in a minimum of words that are methodically combined. These words function like a mask and it is the role of the reader to look for the small ironic truths hidden within. Evenmore, the title of Bénabou’s article, « An aphorism can hide another within itself » is also an aphorism. The phrase creates a relationship between the aphorism and that which is hidden inside. (Source: Claire Ezekiel and Alix Martin)
En 1985 le programme de Paul Braffort et Marcel Bénabou « Quinze aphorismes personnalisés » a été présenté au Centre Pompidou. Dans les années 1990, Éric Joncquel a créé le portage sur le site web de l’ALAMO. Ce programme une remédiation numérique de la méthode Oulipienne de formuler les aphorismes. Le politicien Jean Jaurès a formulé son aphorisme « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup en rapproche » d’après celui de Roger Bacon, « Un peu de Science éloigne de la Foi, beaucoup en rapproche. » Même si ces deux phrases traitent deux sujets bien différents, la méthode et la formule de l’aphorisme permettent de les mettre dans le même contexte. A l’essentiel, un aphorisme unit ce qui est séparé et sépare ce qui est uni (cette phrase-là est aussi un aphorisme !). Dans la méthode Oulipienne, les quatre méthodes les plus communes de séparer et d’unir sont l’équivalence, l’antithèse, le parallélisme et la proportion. La citation de Jaurès est un aphorisme de proportion implicite parce que la relation des mots créée par l’aphorisme n’est pas immédiatement évidente. En choisissant les mots pour l’aphorisme, il faut d’abord dégager le principe de la phrase ultime. On choisit des mots qui entretiennent une relation immédiatement évidente. A la fin, on aura trois relations entre les termes : 1) la relation initiale entre les mots, 2) la relation créée par l’aphorisme et 3) la relation strophique. Par exemple, dans sa citation Jaurès utilise les termes « l’internationalisme » et « la patrie », qui sont liées par la politique. Puis l’aphorisme crée une nouvelle relation entre ces deux termes en disant que la proportion de l’internationalisme a un effet direct sur la patrie. Parce que les termes A et B ont toujours une relation avant d’être mis en aphorisme, on peut utiliser la même formule avec « l’internationalisme » et « la patrie » (la politique) qu’avec « Science » et « Foi » (les débats de création). Le programme de Paul Braffort et Marcel Bénabou « Quinze aphorismes personnalisés » de l’ALAMO se sert de deux méthodes pour choisir les termes et formules des aphorismes personnalisés. Méthode I : Choisir d’abord la relation entre les mots que l’aphorisme crée avant de choisir les termes. Méthode II : Choisir les mots dont l’aphorisme va créer la relation. L’esthétique d’un aphorisme est utile pour un politicien parce que la rhétorique crée des relations secondaires pour A et B en formule déjà connue. Pour la même raison, les Quinze aphorismes personnalisés semblent avoir du sens. Le programme utilise les méthodes I et II en façon aléatoire. Par exemple : Le présent est le temps de la puissance, l’avenir celui de la lucidité. Le présent est le temps du silence, l’avenir celui du pouvoir. L’aspect aléatoire, la formule et les méthodes permettent la création de deux aphorismes qui semblent avoir du sens individuellement, mais qui sont ironique et se contredisent face à face. En utilisant une esthétique d’ironie, l’aphorisme cache une vérité dans un minimum de mots qui sont méthodiquement combinés. Ces mots fonctionnent comme un masque et c’est le rôle du lecteur de chercher les petites vérités ironiques cachées dedans. De plus, le titre de l’article de Bénabou « Un aphorisme peut en cacher un autre » est aussi un aphorisme. La phrase crée une relation entre un aphorisme et celui qui est caché là dedans. (Source: Claire Ezekiel et Alix Martin)